Impatiemment attendue, objet de toutes les suppositions les plus folles, la Freebox HD, ou Freebox v5 a enfin été révélée au grand public. Surfant habilement entre effet d’annonce et réalité, le communiqué est un modèle du genre.
Du point de vue utilisateur, les principales évolutions de cette Freebox sont ciblées TV : récepteur TNT intégré, séparation de la Set Top Box (partie TV, STB), lien WiFi amélioré (MIMO) entre la FreeBox et la STB, ainsi qu’une connectivité accrue par un mini-switch intégré, et le désormais célèbre “HD-Ready”.

Bref, rien de follichon en première approche. La séparation de la partie STB est plutôt pratique, et va enfin mettre fin aux éternels dilemmes de positionnement stratégique de la FreeBox v4 en un seul bloc entre la prise téléphone, la prise TV et le PC… Mais cet aspect pratique se paie par une esthétique sacrifiée par les trois antennes extra-terrestres du MIMO et le design massif “prototype” de la Set Top Box. L’équipe aurait mieux fait de prendre exemple sur les multiples fakes…

La réception TNT intégrée permet de capter TF1 et M6, pour les zones couvertes. Cependant, elle relance le débat sur la nécessité de s’acquitter de la redevance audiovisuelle. L’ordonnance de la loi de finance 2006 précisait que la TV sur IP ne rentrait pas en compte dans les “dispositifs assimilés” donnant lieu à redevance, mais en sera-t’il de même pour le récepteur TNT intégré ? Un cadeau potentiellement empoisonné pour les internautes non concernés…

La partie “HD-Ready” fait pour l’instant sourire, en attendant de voir ce qui se cache derrière les “contenus HD” promis. Toujours est-il que la connectivité HDMI est présente (en plus des autres sorties classiques), ainsi qu’une sortie audio numérique, bien pratique pour le Home Cinema.

Mais comme à son habitude, la Freebox cache ses surprises dans ses potentialités, qui pourront être exploitées par la suite (ou non, comme actuellement les ports USB et SATA de la v4) : disque dur intégré à la STB, pour un prochain service de magnétoscope ; télécommande transformable en manette de jeux, pour d’éventuels futurs services de jeux en ligne ; dispositif WiFi à la portée améliorée pour un futur service de téléphonie. Sans compter les possibilités matérielles non visibles à l’extérieur, mais qui pourront donner lieu à des services étendus et innovant, comme le furent le Freeplayer et le multi-poste.

Cette annonce a naturellement produit son petit effet ; Free coiffe ainsi encore au poteau ses concurrents, qui ont la box “HD” presque dans les cartons, mais pas encore disponible au grand public. Mais ceci a un prix : seulement 5 000 boxes sont annoncées par jour… et encore, si ce faible approvisionnement est une réalité et non un effet d’annonce. De nombreuses plaintes sur les délais d’attentes sont encore à prévoir.

Mais l’annonce qui a fait le plus sensation est celle du service mobile. “Cette nouvelle Freebox permettra grâce à la technologie Wi-Fi de proposer une nouvelle manière de téléphoner en réalisant de vraies économies sur ses factures de téléphonie mobile. A partir de tout téléphone « uniband » Wi-Fi ou « dual band » Wi-Fi/GSM, Wi-Fi/GPRS, Wi-Fi/3G, situé à portée du réseau Wi-Fi d’une Freebox HD (toutes les Freebox HD en service pas uniquement celle de l’abonné), les abonnés Freebox émettront leurs communications depuis leur téléphone mobile en profitant de la grille tarifaire Freebox (incluant les appels illimités vers les postes fixes en France […])”. L’activation du service serait de l’ordre de 10 euros, et le combiné de l’ordre de 200 euros.

L’offre est alléchante, mais nécessite quand même de répondre à quelques questions… Il n’existe pas encore de hand-over sur réseau WiFi, ce qui reviendrait à revenir à l’ancêtre du GSM, le BeBop ? Comment faire accepter au Freenautes d’ouvrir leur réseau local WiFi en toute sécurité à l’extérieur ? et ce sans perdre en qualité / disponibilité de connexion ? Comment résoudre le problème du prix prohibitif d’un terminal mobile non subventionné ?

Nous aurons sans doute ces réponses à la rentrée 2006, lors du lancement effectif du service (Qui a dit que Free ne faisait pas d’effet d’annonce ?)